RÉSUMÉ
Un feuilleton sulfureux en six épisodes, où se mêlent libertinage, candaulisme et amour fou du plaisir !
Bienvenue dans les contrées de Candaulie !
Ici, la jalousie est un vecteur d’excitation intense. Tous vos repères se décalent doucement, subtilement et toujours plus profondément. Tout est possible : être une femme libérée, laisser les sens éveiller le corps, puis le laisser se laisser aller, afin que l’aventure devienne en elle-même un délicieux itinéraire. Suivez-moi…
En 6 épisodes, vous aurez toutes les réponses aux questions libertines les plus existentielles :
Épisode 1. Peut-on être féministe et faire des gang bangs? OUI, on peut.
Alors, vous brûlez d’envie de me demander « Comment en es-tu arrivée là ? »
Ahhh, ça tombe bien, c’est ici que commence notre histoire. Après un coup d’un soir à l’Université et un plan cul sur une plage, j’ai fini par trouver mon premier amant, avec la bénédiction de mon mari. Et d’un amant régulier à plusieurs ponctuellement en même temps… il n’y a qu’un pas.
Belles lectures indécentes,
Eve de Candaulie
EXTRAIT
« “Je suis comme je suis
Je suis faite comme ça
[…] J’aime celui qui m’aime
Est-ce ma faute à moi
Si ce n’est pas le même
Que j’aime à chaque fois
[…] Je suis faite pour plaire
“Et puis après”, Juliette Gréco, 1951, adaptation du poème “Je suis comme je suis” de Jacques Prévert.
Tout se décale doucement, si lentement, si délicatement qu’après tant de petites évolutions imperceptibles au jour le jour, de nuit en nuit, le cadre de la normalité semble progressivement s’être disloqué en une multitude d’incertitudes sur la vie – sexuelle, entre autres.
***
J’avoue que ma première infidélité à mon cher et tendre lui avait d’abord été cachée – tsss – comme si de rien n’était, toute fière que j’étais de pouvoir continuer à faire plein de folies de mon corps du haut de mes vingt-trois ans…
En l’An I, Alex se trouvait à six mille kilomètres de moi et je lui en voulais probablement un peu de me laisser seule à Paris. Et puis très franchement, Paul ne m’avait pas paru particulièrement farouche en fin de soirée, ni au petit matin d’ailleurs lorsqu’il m’avait rappelée pour remettre ça.
Pour autant, assumer la réaction d’Alex sur un simple coup de fil me paraissait une épreuve insurmontable. Le lourd symbole de trahison que concentre l’infidélité du corps était à l’époque une réalité difficile à appréhender pour de si jeunes personnes, surtout quand l’inquiétude de la perte de l’être aimé et la confusion des sentiments s’en mêlent et s’emmêlent. Je ne regrettai rien, mais fatalement la période de trouble qui s’ensuivit fut une dure épreuve de crises de larmes, de sanglots au bout du téléphone et de réconciliation à cœurs ouverts.
Si j’avais aimé un autre homme que lui, j’aurais sûrement pris le pli. J’aurais très vite compris être hors parcours, hors cadre, avant d’être mise, avec perte et fracas, hors champs… Je me serais peut-être laissé inculquer le fait que la confiance mutuelle relève de fondements et de dogmes aliénants auxquels une femme ne saurait déroger. Mais il en fut autrement.
Quelques mois plus tard, l’évidence de mon goût pour les hommes s’était renforcée comme une certitude au plus profond de moi, même si pour autant, je n’aimais que le mien succombant d’instinct au plaisir de mes charmes, infailliblement emporté par cette attractivité réciproque et rassurante.
***
Juin, An VI – La dernière fois que j’ai revu Paul, c’était pour un concert, un vrai flash-back qui nous avait replongés dans les années de Metalorgie.
En fait, après l’université nous nous étions revus épisodiquement, probablement sans véritable autre but que celui d’évoquer avec pudeur un jour, l’instant fugace où nos corps s’étaient mélangés.
C’était une situation assez étrange. À chaque fois, à chaque rencontre, je ne pouvais m’empêcher de penser à la douceur de ses lèvres et de ses sourcils, à la charmante largeur démesurée de sa queue. Bien que redevenue platonique, la nature de notre relation me déconcertait. Je le voyais comme un très bel objet de désir, mais certainement plus comme un ami.
La trentaine à peine, il était encore jeune, beau, grand, brun, musclé… un vague air de Ken ou de GI Joe, en plastique couleur vanille, brillant, tout propre sur lui, que l’on sortirait à peine de son blister. Avec un cursus de ministre et un poste haut placé pour son âge, il avait su garder une belle humanité et beaucoup d’attention envers autrui, quel qu’il soit. Bref, il avait tout pour incarner le mari parfait, numéro un dans la catégorie du « gendre idéal », mais ce ne fut que mon premier amant. Et, rien que pour cela, pour cet exquis désir de chair qu’il a fait émerger en moi, je suis contente de l’avoir connu. […] »